La légende raconte que trois auvergnats en goguette auraient arrêté et molesté Charles-Quint se promenant seul dans la campagne beaumontoise. Charles Quint gardant l’anonymat, chargé du barda de nos trois compères arrivant en ville se fit reconnaître par la garde et les trois auvergnats furent arrêtés.
Après jugement sommaire, ils furent exhibés à la vindicte publique et pour leur apprendre à vivre, ils furent pendus haut et court.
D’où vient cette légende ? Qui lo sa ! Les seules choses certaines, c’est que Charles-Quint est venu deux fois à Beaumont, et la dernière en 1549 lorsqu’il vint présenter son fils Philippe aux Provinces du Nord. Une autre chose aussi certaine, c’est que sous Charles-Quint et Philippe II, par duc d’Albe interposé, on a brûlé, tué et pendu gratuitement dans nos provinces.
Par ailleurs, un des auvergnats maniant l’humour noir aurait dit avant de quitter ce monde :
« Ville de Beaumont, Ville de malheur
Arrivés à midi, pendus à une heure ».
D’où vient ce fameux dicton ? On n’en sait pas plus. Mais les femmes et les hommes qui connaissent Beaumont pour y avoir été reçus et y avoir vécu, ne serait-ce que quelques heures, vous diront que Beaumont est une ville pacifique, riante, gauloise et accueillante…
Charles-Quint molesté ? Nous savons qu’il s’agit d’une légende, parmi d’autres ; nous n’avons jamais rien prétendu d’autre. Nous en rions même. Et nous prenons plaisir à la représenter, à la reconstituer, sans pour autant tomber dans le burlesque. Et chaque reconstitution est l’objet de réjouissances populaires et chacune est marquée de plusieurs anecdotes.
Déjà nos arrière-grands-pères nous montraient l’exemple et organisèrent le cortège historique retraçant la légende de la cité :
C’est le 12 février 1872 que remonte la première trace connue de la reconstitution de la légende, sous la forme d’une cavalcade historique.
Ils remirent ça en 1883 et le 29 avril 1884.
Le 6 juillet 1930, à l’occasion du centenaire de l’indépendance de la Belgique, la légende fut une nouvelle fois reconstituée. De même l’année suivante, en 1931.
Et puis « l’ère moderne » vînt : le 5 octobre 1980 à l’occasion du 150e anniversaire de l’indépendance de la Belgique et ensuite, tous les cinq ans, le premier week-end d’octobre : Les 6/10/1985, 7/10/1990, 1/10/1995, 1/10/2000 et enfin les 1 et 2/10/2005.
Au vu de l’engouement de la population locale, il est fort improbable que cela s’arrête un jour !